Le destin de la bête dans la jungle.

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On aurait tort de vouloir écrire sans avoir lu Henry James, lire Chateaubriand et Flaubert, ce n’est pas suffisant.

Ce serait folie que de vouloir écrire une histoire d’amour sans avoir lu « La bête dans la jungle » de Henry James, parue en 1903. Ce qu’en dit Wikipedia.
En 1981, « La bête dans la jungle » de Henry James est adaptée pour le théâtre par Marguerite Duras dans une mise en scène de Alfredo Arias. C’était prévisible.

En 1988, Delphine Seyrig et Sami Frey sont les interprètes attendus de l’adaptation Duras dans le téléfilm de Benoît Jacquot. Cela se trouve en DVD et cela se regarde sur YouTube).
En 2004, Depardieu et Fanny Ardant jouent cette fois l’adaptation par James Lord du texte de Henry James. Un casting peut-être moins évident. Cela se trouve également en DVD.

En 2023, le texte d’Henry James a fait l’objet d’un film franco-belge-autrichien, adaptation libre de Patrick Chiha avec Anaïs Demoustier, Tom Mercier et Béatrice Dalle. Le pitch : « Pendant 25 ans, dans une immense boîte de nuit, un homme et une femme guettent ensemble un événement mystérieux. De 1979 à 2004, l’histoire du disco à la techno, l’histoire d’un amour, l’histoire d’une obsession » (Sic). Disponible en DVD. La bande annonce.

En 2025, « La bête dans la jungle » de Henry James fera certainement l’objet d’une nouvelle adaptation en immersion fictionnelle, réalité virtuelle 8K, avec avatars de Kyle Jenner et Justin Bieber, musique probablement de Taylor Swift. Accessible sur Meta, grâce au casque Meta Quest-3.

Bach au nord du 64e parallèle.

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Le Prélude de la Suite n° 2 de Bach, interprété par Yo Yo Ma au milieu de la fonte du permafrost sur les terres des Dénés de Lower Tanana près de Fairbanks, Alaska, où il a été convié par la princesse Daazhraii Johnson du peuple des Neets’aii Gwich’in, les « habitants du côté nord », qui résident dans l’Arctic Village et mènent un mode de vie frugal. Ils chassent le caribou, l’élan, le mouton, le porc-épic, le lapin et le lagopède. Les poissons d’eau douce, le gibier d’eau et les baies sont également récoltés comme source de nourriture supplémentaire. Jusque dans les années 1950, les Neets’aii Gwich’in menaient une vie très nomade. Pendant cette période, ils ont traditionnellement utilisé des camps saisonniers et des établissements semi-permanents comme Arctic Village, Christain, Venetie et Sheenjak pour chasser le poisson et le gibier.
Elle écrit ceci :
« Notre relation avec nos parents bouleaux, nos parents saumons et tous les êtres de l’Alaska est sacrée. Nos histoires traditionnelles nous racontent qu’à un moment donné, nous parlions tous la même langue… et c’est encore le cas aujourd’hui. Si nous prenons le temps de bien écouter, nous nous reconnaîtrons peut-être dans la fonte du pergélisol ou dans le bouleau tombé, mais aussi dans le chant des oiseaux ou dans la fraîcheur de la brise arctique. Il y a toujours de l’espoir lorsque nous faisons l’expérience de la vie. Nous devrions tous tomber amoureux des lieux où nous vivons et laisser cet amour guider notre détermination à protéger les eaux, les saumons, les caribous et toutes les plantes qui nous sont apparentées, afin que les générations futures puissent elles aussi connaître une telle joie et une telle subsistance ».

Merci la mercière !

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Chaque année 25 millions de Français cochent les cases d’une grille de Loto ou d’EuroMillions . Chaque année, 220 gagnants deviennent millionnaires.
« Cela correspond environ à un millionnaire tous les deux jours », souligne Isabelle Cesari, responsable du pôle « grands gagnants » à la Française des Jeux.
Face à ce fléau, on ne peut que saluer l’apparition ici et là des réunions de Gagnants Anonymes qui ont pour vocation d’assister les plus démunis face à leur nouvelle écrasante fortune.
Le témoignage saisissant de Jocelyne Guerbette, mercière à Arras (Pas-de -Calais) nous montre combien ceux d’entre nous qui jouent innocemment vivent sous la menace d’un coup de chance dont ils ne mesurent pas les conséquences dramatiques.
L’expérience vécue de Jocelyne, discrètement recueillie et transmise avec finesse par Grégoire Delacourt dont il faut saluer ici l’engagement altruiste, s’avère riche d’enseignements. S’il n’y a pas de solution miracle pour les nouveaux millionnaires brutalement frappés par la fortune, néanmoins après diverses expériences, de vraies pistes se détachent, permettant aux futurs gagnants d’envisager leur avenir avec plus de sérénité.
La lecture de La liste 2 mes envies, est fortement conseillée aux 25 millions de Français joueurs – sans compter les autres dans le monde – afin qu’ils puissent anticiper et se préparer au tsunami financier qui dans l’ombre menace leur existence.

Voici un livre utile, généreux et optimiste qui réjouira même ceux qui ne sont ni joueurs ni parieurs.

Chez Albin Michel. 256 pages. 19,90 €

Une lettre.

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La lettre, datée du 17 janvier 2024, commence ainsi :

« Il y a exactement 3 ans, je suis rentré en Russie après avoir été soigné à l’aéroport pour un empoisonnement. J’ai été arrêté et me voici trois ans plus tard. Depuis trois ans, je réponds à la même question. Les détenus la posent franchement et directement. Le personnel de l’administration pénitentiaire la pose prudemment, avec les micros éteints. « ‘Pourquoi êtes-vous revenu ? »
C’est en fait très simple. J’aime mon pays et mes convictions et je ne veux renoncer ni à mon pays ni à mes convictions… Si vos convictions valent quelque chose, vous devez être prêt à les défendre et, si nécessaire, faire des sacrifices. Si vous n’êtes pas prêt, c’est que vous n’avez pas de convictions. Vous pensez simplement en avoir. Mais ce ne sont pas des convictions, ni des principes, ce sont seulement des pensées dans la tête. (…) »

Dystopie

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Lu sur X (anciennement Touitaire)

H Book Club blog
@Hugo_Book_Club
La fiction dystopique, c’est quand on prend des choses qui arrivent dans la vie réelle à des populations marginalisées et qu’on les applique à des gens privilégiés.

Oy vaï iz mir !

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Enchâssé entre deux magnifiques poèmes, de Mahmoud Darwich et Yehuda Amichaï, c’est un petit livre de conversations.
Une dizaine. Des conversations précieuses, des conversations quasi impossibles. Franches, belles et graves comme on rêve de pouvoir en tenir. Les yeux dans les yeux, la main tendue et ouverte, avec un léger tremblement dans la voix, celui du risque de l’imprudence, quand on ne prend pas le temps d’envelopper ses mots pour dissimuler son trouble et des émotions contradictoires.
Des conversations intimes, courageuses, confiantes, légères et inquiètes à la fois, où l’humour accompagne pas à pas la résistance au désespoir. Des conversations offertes et qui font du bien à celui qui veut bien les entendre.
Un petit livre tout aussi précieux et lumineux que, parmi ses livres précédents : Réflexions sur la question antisémite et Vivre avec nos morts.

La princesse de Zanzibar

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Poursuite des voyages littéraires. Le voyage littéraire est le plus dépaysant et le meilleur marché des voyages.

La Princesse de Zanzibar est un diamant. Un diamant qui, avant de briller, rappelle qu’il est la pierre la plus dure qui soit. Ce livre est un trésor de culot, de lucidité, d’humour et de générosité dans l’écriture.

En lisant La Princesse de Zanzibar, on plonge dans un monde fantastique qui évoque à la fois à Rabelais pour la truculence, Voltaire et Swift pour l’ironie et beaucoup Salman Rushdie dans la manière de défier sans peur tous les dogmes, religieux, politiques, idéologiques, toutes les interdictions, pour que l’imagination jaillisse librement, déborde, emporte nos préjugés, transgresse les convenances et que cette liberté puissante contamine nos imaginaires trop souvent balisés, formatés, confinés dans des espaces étriqués parce que marketés.

Photo © Patrice Lenormand

L’auteur, Abdelaziz Baraka Sakin est soudanais. Il vit en exil bien entendu. Et tous ses livres sont naturellement interdits dans son pays.

Extrait : « Tout au long de sa vie, sans que l’on puisse en délimiter avec certitude la durée, il ( le sultan Souleiman bin Salim) tua 883 Africains, 7 Arabes omanais et 20 Yéménites. Il décima tous les animaux de grande taille qui vivaient encore à Unguja, qu’il s’agisse des girafes, des éléphants, des tigres et des lions. Il vendit 2 779 670 esclaves, hommes, femmes et enfants. Il copula avec 300 esclaves, écoulant dans leur vagin environ 15 galons de sperme. Il donna naissance à une fille. Et comme il aimait aussi faire l’amour avec des garçons, il déversa en eux l’équivalent d’un galon de sperme, si bien que les enfants africains et les Arabes d’origine modeste continuèrent de surveiller leur arrière-train… Il mangea 70 tonnes de viande, de légumes et de graminées, produisit 30 tonnes de merde sous forme de diarrhée ou autre. Il pissa l’équivalent de 10 000 litres de liquide empoisonné. »

La princesse de Zanzibar. Editions Zulma.368 pages. 22,90€

Feel-bad is good for you !

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En ce début d’année, vos conduits littéraires sont engorgés par la lecture de trop de best-sellers roboratifs, trop de romans tièdes aux émotions pâtissières, trop de sucreries feel-good, trop de thrillers marketés, cuisinés en série pour adaptation Netflix, trop de confessions autofictives avec titillements lubriques acceptables, trop de mélodrames sociétaux nappés de bons sentiments rassurants, trop de langue recuite en papier mâché… Il est temps de récurer tout ça avec Déglinguées, un roman abrasif et décapant, une écriture sans filtre, sans édulcorant, une plongée stressante dans le noir le plus noir et le côté sombre le plus obscur.
Déglinguées est un vrai roman feel-bad, un roman qui choque et qui dérange, qui gratte et qui provoque les mêmes grimaces que l’huile de foie de morue et les douches glaciales. Un roman salutaire qui désengourdit et revitalise.
Comme avec les meilleurs traitements efficaces, il faut accepter que ça fasse mal avant de faire du bien.

Déglinguées. Bleue Roy. Edition Librinova.
18,90€ édition papier, 4,99€ livre numérique.

Deux sœurs adolescentes. Un tandem maléfique. Sandra, belle, ambitieuse et tyrannique, souffre d’une maladie incurable, le syndrome de l’odeur du poisson pourri. Joséphine, la cadette, est asservie à l’hygiène et aux traitements de sa sœur.
Le temps s’écoule. Le temps n’efface rien.
Deux adultes. Sandra, dominatrice, manipulatrice, est devenue une avocate avide de toutes les formes de réussite. Elle envoûte les hommes sans jamais céder à la tentation de l’amour. Elle méprise sa sœur, cette minable, une tache dans sa généalogie. Joséphine, toujours soumise, se lance à corps perdu dans la recherche d’une vocation artistique, s’enfonce dans la névrose. Dans un cours de théâtre, elle rencontre son futur mari, un homme imprévisible, puissant et beau, aussi machiste que débauché. Joséphine subit l’infidélité compulsive et le harcèlement obsessionnel d’un pervers. Elle s’échappe. Fugitive, traquée, elle affronte quotidiennement l’horreur et redoute le pire. De plus en plus exaltée, sauvage et solitaire, Joséphine s’épuise en salle de sport, s’acharne à bicyclette, se cherche un salut dans la peinture. En perdition, la jalousie venimeuse et les divagations mortelles l’entraînent dans une dérive sanglante. Pinson, grive, tourterelle, pédale, pédale Joséphine, il n’y a pas d’issue de secours dans ta descente aux enfers.


Débouchage garanti. Ecologique. Action rapide. Écriture française.