Oy vaï iz mir !

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Enchâssé entre deux magnifiques poèmes, de Mahmoud Darwich et Yehuda Amichaï, c’est un petit livre de conversations.
Une dizaine. Des conversations précieuses, des conversations quasi impossibles. Franches, belles et graves comme on rêve de pouvoir en tenir. Les yeux dans les yeux, la main tendue et ouverte, avec un léger tremblement dans la voix, celui du risque de l’imprudence, quand on ne prend pas le temps d’envelopper ses mots pour dissimuler son trouble et des émotions contradictoires.
Des conversations intimes, courageuses, confiantes, légères et inquiètes à la fois, où l’humour accompagne pas à pas la résistance au désespoir. Des conversations offertes et qui font du bien à celui qui veut bien les entendre.
Un petit livre tout aussi précieux et lumineux que, parmi ses livres précédents : Réflexions sur la question antisémite et Vivre avec nos morts.

Sous la flamme olympique, la cendre.

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Pierre de Coubertin, influenceur sportif :

« Pour le timide, le faible, l’indolent, la vie n’est pas tenable : dans cette bousculade de l’existence, ceux-là sont refoulés, renversés, piétinés : on les écarte, ils ne sont qu’une entrave. Nulle part la sélection n’est plus impitoyable. Il y a deux races distinctes : celle au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l’air vaincu. Hé bien ! C’est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n’est appréciable qu’aux forts »
Pierre de Coubertin. L’éducation anglaise. 1887

« Dès les premiers jours, j’étais un colonialiste fanatique… Les races sont de valeur différente, et à la race blanche, d’essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance. (…) Ce n’est pas sur le Rhin, c’est sur le Niger et le Mékong que se trouve la grandeur de la France »
Pierre de Coubertin. Mémoires.

« Une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte. Le véritable héros olympique est, à mes yeux, l’adulte mâle individuel. Les JO doivent être réservés aux hommes, le rôle des femmes devrait être avant tout de couronner les vainqueurs.»
Pierre de Coubertin, Jeux olympiques de 1912,

« (…) la haute finance israélite a pris, à Paris, une influence beaucoup trop forte pour ne pas être dangereuse (…) elle a amené, par l’absence de scrupule qui la caractérise, un abaissement du sens moral et une diffusion de pratiques corrompues.”  
Pierre de Coubertin. L’évolution française sous la Troisième République. 1896

À l’issue des Jeux de Berlin de 1936, Pierre de Coubertin estime que « l’idéal olympique a été magnifiquement servi » (sic). « Que le peuple allemand et son chef soient remerciés pour ce qu’ils viennent d’accomplir. » En retour, Hitler le propose pour le prix Nobel de la paix. Mais celui-ci est décerné à un Allemand, antinazi notoire, Carl von Ossietzky.

Toutefois, « on s’autorise à penser dans les milieux autorisés » (comme disait Coluche)  que le baron fut peut-être moins réactionnaire et antisémite que ses successeurs, Edström, Brundage, Samaranch, Rogge… La corruption du CIO, c’est une autre histoire.