Modo de volar, pourquoi ?

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Modo de volar, « Manière de voler », c’est le nom donné par Francisco de Goya à la planche n° 13 de sa dernière série de gravures intitulée « Los disparates« , réalisée entre 1815 et 1823.

Ce sont des œuvres énigmatiques, souvent inquiétantes ou le noir et l’étrange dominent. Une puissante ironie traverse l’ensemble. Le titre même de la série « Los disparates » doit s’entendre comme les absurdités ou les folies. Le verbe disparatar signifie : dire ou agir sans raison, hors de propos.

La planche n°13 présente des hommes volants. Des hommes libérés de la pesanteur terrestre. Si la gravure est sombre comme les autres, par contre le dessin préparatoire, une sanguine, ne l’est pas. Dès le premier regard, j’ai envié cet homme insensé prenant de la hauteur et s’élevant au-dessus des drames et tribulations rationnelles de son époque. Il m’inspire. Comme lui, je cherche un modo de volar.

L’œuvre de Goya étant dans le domaine public, je m’en suis emparé et je me suis permis d’isoler le personnage principal. Je l’ai retourné pour qu’il regarde vers notre droite puisque notre sens de lecture nous incite à croire que c’est la direction de l’avenir. J’ai également volé le titre de la gravure pour en faire le nom de ce site. Modo de volar cela sonne mieux que les possibles traductions françaises : Façon de voler, moyen de voler, manière de voler…

Mododevolar.fr est un site sur lequel je place des récits pour qu’ils m’échappent et s’envolent. Les histoires les plus longues seront livrées en plusieurs fois, comme les épisodes d’un feuilleton. Les textes mis en ligne sont néanmoins des œuvres déposées et protégées. Tous les textes figurant sous l’onglet Écritures sont des œuvres déposées et protégées. Je les livre en confiance aux amateurs de passage, mais on ne reproduit ni ne diffuse sans mon accord.

Mododevolar.fr/wp est un blog éclectique, sur lequel je note quand j’ai des envie de partage, pêle-mêle des impressions, des émotions, des idées, des mots, des images et des musiques. Je me risquerai parfois à exprimer des réflexions personnelles sur l’actualité de l’anthropocène, en essayant d’échapper au bruyant grabuge des social-medias.

Michel Persitz

Qui suis-je ?

Photo Lionel Briot

Boomer impénitent, parisien repenti, Marseillais relatif. J’ai exercé de nombreuses activités hétéroclites : élève dissipé, philosophe autodidacte, contestataire insubordonné, chauffeur poids-lourd, déménageur, cariste de nuit, garde du corps, traducteur anglais-français, scribe, créatif publicitaire, cinéaste éphémère, conseil en communication, écrivain intuitif, motard recousu, blogueur récidiviste, assistant d’artiste.

En 2018, j’ai publié Juif de Personne aux éditions J-C Lattès.

– Tu n’as pas de pot d’être Juif. Parfois, comme la sibylle, elle dit les choses les plus importantes quand elle sort des limbes. – Mon amour, je ne suis pas Juif. Je suis fils de déportés. Fils de dèpes. Fils de tatoués, fils de gens qui auraient du être exterminés, gazés, cramés, cendres dispersées ; fils de rescapés, fils de survivants passés à travers les mailles des barbelés. Fils d’emmerdeurs et même pire : fils d’emmerdés. L’antisémitisme c’est simple. Être Juif c’est compliqué. Les parent de l’auteur, Alex et Leni, lui transmettent des principes ouverts et éclairés : s’il faut savoir d’où l’on vient, c’est pour mieux tracer son propre chemin.

En 2022, j’ai autoédité chez KDP (nobody’s perfect…) : Qui a peur du vide ?

Ce qui m’a poussé à écrire ces pages, c’est l’insupportable marketing du développement personnel, de la mindfulness, la dictature du feelgood, l’explosion du marché du yoga et de la méditation. Pourtant, un jour je l’ai croisé et je lui ai dit : « Ma vieille, je vais t’ouvrir le ventre et on va voir si c’est du lard ou du cochon ». J’ai découvert qu’une fois débarrassée de ses revendeurs, de ses fioritures hindouistes, la méditation n’est ni une thérapie alternative pour suburbains stressés, ni une expérience spirituelle transformant les bobos hyperactifs en bonzes contemplatifs. La méditation est subversive. Elle est résistance à tout ce qui formate, asservit, écrase. Méditer c’est une déclaration d’indépendance.