La princesse de Zanzibar

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Poursuite des voyages littéraires. Le voyage littéraire est le plus dépaysant et le meilleur marché des voyages.

La Princesse de Zanzibar est un diamant. Un diamant qui, avant de briller, rappelle qu’il est la pierre la plus dure qui soit. Ce livre est un trésor de culot, de lucidité, d’humour et de générosité dans l’écriture.

En lisant La Princesse de Zanzibar, on plonge dans un monde fantastique qui évoque à la fois à Rabelais pour la truculence, Voltaire et Swift pour l’ironie et beaucoup Salman Rushdie dans la manière de défier sans peur tous les dogmes, religieux, politiques, idéologiques, toutes les interdictions, pour que l’imagination jaillisse librement, déborde, emporte nos préjugés, transgresse les convenances et que cette liberté puissante contamine nos imaginaires trop souvent balisés, formatés, confinés dans des espaces étriqués parce que marketés.

Photo © Patrice Lenormand

L’auteur, Abdelaziz Baraka Sakin est soudanais. Il vit en exil bien entendu. Et tous ses livres sont naturellement interdits dans son pays.

Extrait : « Tout au long de sa vie, sans que l’on puisse en délimiter avec certitude la durée, il ( le sultan Souleiman bin Salim) tua 883 Africains, 7 Arabes omanais et 20 Yéménites. Il décima tous les animaux de grande taille qui vivaient encore à Unguja, qu’il s’agisse des girafes, des éléphants, des tigres et des lions. Il vendit 2 779 670 esclaves, hommes, femmes et enfants. Il copula avec 300 esclaves, écoulant dans leur vagin environ 15 galons de sperme. Il donna naissance à une fille. Et comme il aimait aussi faire l’amour avec des garçons, il déversa en eux l’équivalent d’un galon de sperme, si bien que les enfants africains et les Arabes d’origine modeste continuèrent de surveiller leur arrière-train… Il mangea 70 tonnes de viande, de légumes et de graminées, produisit 30 tonnes de merde sous forme de diarrhée ou autre. Il pissa l’équivalent de 10 000 litres de liquide empoisonné. »

La princesse de Zanzibar. Editions Zulma.368 pages. 22,90€

Jin, Jiyan, Azadî !

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Femme, Vie, Liberté ! En kurde. Excellent article en anglais dans Der Spiegel. Dans mes préoccupations personnelles de boomer première pression à froid, ce qui se joue aujourd’hui en Iran me parle et me touche intimement en tant qu’homme de l’anthropocène. Bien plus que d’autres envahissants sujets d’actualité. J’y vois le départ d’une vague encourageante, débordante, submergeante, porteuse d’émancipation et d’apaisement pour tout le genre humain. Cela prendra tout de même un certain temps. Ce ne sont pas la couverture médiatique timide accordée en France à la cause de cette révolution iranienne, les soutiens politiques prudents et les rares mobilisations citoyennes chaleureuses, mais sans réelle envergure, qui risquent de précipiter les choses. Nous sommes trop occupés par ailleurs. La sororité universelle n’est pas entrée en ébullition. Les femmes et la jeunesse iraniennes devront patienter.