Dal:um

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Dal:Um est la formation musicale très singulière de deux musiciennes sud-coréennes, Ha Sueyan et de Hwang Hyeyoung qui jouent de façon très contemporaine de deux instruments traditionnel le gayageum et le geomungo. Cracking est extrait de leur second album Coexistence. Interview des deux artistes ci-dessous.

Sècheresse

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A propos de réchauffement climatique, voici un très beau petit livre de Yan Lianke : LES JOURS, LES MOIS, LES ANNÉES. L’édition française parue aux éditions Picquier date déjà de 2009 et la version poche de 2014. En 2024 le livre est plus brûlant que jamais.
Sous la forme d’une fable ou d’un conte, dans une écriture épurée à l’extrême, Yan Lianke – né lui-même dans une famille illettrée de paysans pauvres du Henan – raconte la lutte acharnée d’un vieil homme et de son chien aveugle pour sauver un unique pied de maïs de la sécheresse impitoyable qui frappe un village isolé désormais déserté par tous ses habitants.
C’est le récit du combat humain contre toutes les fatalités, pour la survie, pour la vie et surtout pour la transmission de la vie.
Cela commence ainsi :
Cette année-là, la sécheresse semblait ne devoir jamais finir, le temps lui-même paraissait avoir été réduit en cendres et le charbon des jours se consumait dans nos mains. (…)

Pouguillem, Parot, Laborde, Pasquier, Cointard, Dallmane, Beaupère…

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Vus avec émotion, le long des remparts du Fort Saint-Martin de l’île de Ré, gravés dans la pierre, lors de leurs tours de garde, les noms des jeunes troufions du 123e régiment d’infanterie, sergent, élèves tambours et jeunes clairons.

Erzulie

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Erzulie ou Èzili est un lwa (esprit, divinité) du vaudou. Divinité de la beauté et de l’amour, elle incarne la figure du féminin, de l’amour, et du désir.
Erol Josué, né en 1974 à Port-au-Prince, en Haïti, est un oungan, un prêtre vaudou, chanteur, danseur, éducateur et expert de la culture et de l’histoire du vaudou haïtien. Erol Josué est un artiste de renommée internationale surtout pour son 2ème album « Pélerinaj ».

Cristal.

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Là-haut.

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Torrent de Prentiq. Valgaudemar.

Là-haut.

Au pays des pierres brisées, j’ai d’abord entendu le chant guerrier de l’eau jeune et sauvage.
L’impatiente qui dévale, bouscule, précipite.
A travers les arbres j’ai vu le torrent creusant sa ride sur le flanc de la montagne.
La montagne est impuissante contre l’eau.
La montagne forteresse condamnée cède du terrain.
La montagne bousculée, rongée, ravinée, rompue, concassée, se décompose, se fragmente.
Perd ses amas de roches,
coulées de blocs précipités les uns contre les autres,
masses éclatées, fendues par le gel.
Ici, les pierres affichent leurs blessures.
Témoignages muets de la violence des chocs.
Elles sont brutales, menaçantes, acérées, agressives, irrégulières, complexes.
Seuls quelques monolithes ont pu freiner leur débâcle.
Les voilà conglobés par leur pesanteur, formant un maladroit barrage dans le lit du torrent agile.
Désormais, ils se laissent polir, jusqu’à ce qu’une prochaine catastrophe les déloge pour les charrier plus bas.
Toujours plus bas.
Chaque morceau de minéral raconte sa dérive et son exil.
– J’étais une cime déchirant les nuages.
– J’étais une dent, un dard, une flèche défiant les vents
– J’étais imprenable, on m’a arraché à la face nord.

Ils ne remonteront jamais la pente.
Leur avenir est descente dans les profondeurs.
La mer engloutira les arrogantes altitudes.

Dans le torrent juvénile, on ne trouve pas encore ces vieux galets roulés, poncés, lissés.
Cailloux anonymes, oublieux de leur histoire, moignons cicatrisés, prêts à être lancés par des enfants pour faire des ronds dans l’eau,
beaucoup plus loin, quand le fougueux s’apaise en rivière.

Éjectés de la bataille aquatique, sur le chemin, dans l’ombre des résineux,
des moellons se sont couverts de moisissures or et bronze,
aussi de mousses duveteuses dans de riches tons de vert.
C’est le domaine d’élégantes fougères, dominant une confuse végétation de sous-bois dont de mystérieux insectes découpent les larges feuilles en napperons de dentelle.
Maladroitement dissimulés des champignons téméraires s’exposent.

Excepté le bruissement continu de l’eau sans repos,
là-haut, tout est silence du temps long au travail.

Pont des Oulles du Diable. La Navette.

La plume triomphe du couteau.

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C’est une histoire tranchante. Le couteau de Kamel Daoud, léger comme une plume, étincelle, vole, incise, découpe le lecteur fasciné pour le glisser dans la peau d’une jeune femme algérienne. Une rescapée des massacres de la guerre civile. Une mal égorgée, mutilée des cordes vocales, une survivante embarrassante même aphone. Sa voix intérieure est enflammée, inapaisée, accablée par l’islam. Une femme privée d’oxygène et de liberté, asphyxiée par les hommes et leur régime pathétique.
Cinq ans après le massacre de deux cent mille civils par les islamistes entre 1990 et 2000, le pouvoir a décidé de pardonner. Il n’y a qu’une seule guerre dont on doit se souvenir en Algérie : l’héroïque guerre d’indépendance contre la France. D’un coup de crayon, les égorgeurs barbus ont disparu, recyclés, transformés en inoffensifs cuisiniers. Des couteaux, toujours des couteaux et des millions d’agneaux. De toute façon, tout cela est la faute des femmes, leur impudeur maladive et leur insupportable insolence. En 2023, la lâcheté et l’oubli arrangent tout le monde en Algérie (et au-delà), sauf quelques rares victimes inconscientes qui osent encore questionner les imams, défier l’omerta et l’oubli. A leurs risques et périls.
La plongée dans le désert noir de l’Algérie est suffocante. L’amour pour Aube et sa minuscule houri est irrésistible. Quand on ne se blesse pas aux pages les plus acérées du livre on se brûle à ses chapitres les plus incandescents. Parfois, un roman d’amour peut faire cela.
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil. » René Char