Un spectacle magnifique. La première partie, jusqu’à la 8ᵉ minute, n’est qu’un hors d’œuvre, une intro moins bluffante que la suite. Bravo et merci à toute l’équipe, on en prend plein les yeux.
Auteur/autrice : Michel Persitz
Boomer impénitent, parisien repenti, Marseillais relatif. J’ai exercé de nombreuses activités hétéroclites : élève dissipé, philosophe autodidacte, contestataire insubordonné, chauffeur poids-lourd, déménageur, cariste de nuit, garde du corps, traducteur anglais-français, scribe, créatif publicitaire, cinéaste éphémère, conseil en communication, écrivain intuitif, motard recousu, blogueur récidiviste, assistant d’artiste.
Hiromi Uehara. Uncertainty.
Miss Kitty. Robert Finlay
Angel. Black Pumas.
Nouvel album : Chronicles of a diamond.
Ne pas déranger. Méditation en cours.
« Ignorance est mère de tous les vices. »
« Si les signes vous faschent, ô quant vous fascheront les choses signifiées ? »
« Tirez le rideau, la farce est jouée. »
Étonnant, émouvant et corrosif à la fois.
On ne se tape pas sur les cuisses en lisant Allouis. Son ironie est beaucoup plus subtile que cela. Il a l’œil de l’entomologiste et l’oreille de l’ornithologue. Le monde de ses personnages est absurde au moins autant que cruel. Au fil de la lecture, force est de reconnaître que nous vivons sur cette même planète et que nous ne sommes pas si différents de celles et ceux qu’il épingle dans ses brèves histoires adroitement ciselées. Vingt récits, autant d’incitations à ouvrir les yeux et se regarder dans le miroir avant d’incriminer un destin qui nous dépasse.
Jean Allouis cite Richard Brautigan en exergue de son livre, mais c’est souvent à l’humour particulier de Kurt Vonnegut que l’on peut penser. Voire à Marcel Aymé.
On dit que la nouvelle est un genre anglo-saxon, peut-être, mais depuis toujours de grands auteurs français s’y distinguent également. Ceux qui boudent la lecture de nouvelles pour ne lire que des romans se privent de bien des plaisirs.
Risibles. Jean Alllouis. Edité chez Librinova.
Carla est partie. Carla est toujours là.
Triste tigre. Neige Sinno
Ni sucres ni graisses. Riche en protéines et sels minéraux. Littérature à l’os. Essentiel. Recommandé pour l’éveil de tous.
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil. »
René Char
Graphorrée.
Graphorrée : subst. fém.« Impulsion irrésistible à écrire, en utilisant n’importe quel support, dans un but de démonstration, de libération ou par exaltation.
Il y a des auteurs dont je sais immédiatement que ce qu’ils produisent n’est pas pour moi.
D’autres, m’inspirent un sentiment de prudence. Je ne suis pas tout à fait sûr de me sentir à l’aise ou de me plaire entre leurs pages. A priori, ce n’est pas mon type de littérature, mais je me dois d’être curieux et essayer de les lire tout de même.
Souvent cette défiance est idiote ou repose sur des préjugés stupides et une fois le livre en mains, j’y suis, j’y reste. Il faut toujours oser se frotter à ce qu’on ne connaît pas si l’on ne veut pas barboter dans un bain tiède.
Parfois, j’ouvre le livre d’un auteur redouté, comme je plongerais ma cuillère dans un plat inconnu, avec réserve. Finalement, même si ce n’est pas trop à mon goût, ça se lit. J’ai découvert quelque chose, c’était très intéressant, mais je n’en reprendrai pas.
Certains livres ou auteurs sont illisibles pour moi. Je ne comprends rien. Je n’ai pas le niveau requis. Je ne possède pas les clés pour les lire, et pour le peu que je capte, cela ne m’intéresse nullement. Je passe mon chemin. Ce ne sont pas les sources qui manquent.
Quelques auteurs, très réputés, très respectés, très honorés, même s’ils sont moins populaires qu’ils ne sont célèbres, m’agacent. Je n’arrive pas à rejoindre le club de leurs fans. J’achète un livre, il me tombe des mains. Ce ne devait pas être le bon livre ou bien c’est moi qui n’étais pas dans les bonnes dispositions. Le temps passe, il faut que j’en achète un autre. Deuxième essai. Pascal Quignard, puisqu’il s’agit de lui, est prolifique. Je note qu’il a écrit quelque chose comme 71 livres dont 32 figurent dans la collection Folio. C’est un puits de science. Une encyclopédie sans limites. Il a tout lu, il cite les auteurs classiques en grec, latin ou allemand. Ses connaissances englobent naturellement la littérature, la philosophie, la philologie, la poésie, l’histoire, la géographie, l’orient et l’occident, les femmes, la peinture, la musique, etc.
Récemment, à la télévision, son œuvre fut comparée à la Voie lactée, scintillant de ses 100 milliards d’étoiles, dans le ciel noir de nos ignorances. J’ai donc acquis son dernier bouquin. Le tome XII, d’une série d’ouvrages qui à terme doit comporter 14 volumes. C’est déjà programmé. Ce gars-là sait où il va.
J’ai parcouru les cent premières pages – c’est écrit gros, en chapitres courts -, et j’ai relevé tous les noms propres des personnages cités ou évoqués :
Impératrice Eugénie, Napoléon III, M. Lizan-Marmés, Jean de la Croix,
Père Alonso, Père Barthélémy, Alexandre le Grand, le Duc de Berry,
Saint Paul, Paul de Limbourg, Vincent de Beauvais, Agostino Inveges,
Carl von Linné, Héraclite, Fontenelle, Sophocle, Emily Dickinson,
Barbara Cassin, Jésus, Eugène Bourdin, François 1er,
François Nomé alias Monsù Désiderio, Elsheimer, Caravage,
Horace Vernet, Bach, Mendelsshon, Froberger, Messian,
Sainte Thérèse d’Avila, Spinoza, Dürer, Appelle, Terentius Varron, Hadrien, Hong Yingming, Jacqueline Pascal, Saint Evremond, Jacques Esprit, Blancheroche, Blaise Pascal, Vivaldi, Rameau, Haendel, Mozart, Chopin, Fauré, La Rochefoucauld, George Sand, Liszt, Charles VII, Agnès Sorel,
la Duchesse de Longueville, Xénophon, le Maréchal des logis Hérisson, Tacite, Sima Qian, Jules Michelet, Thucydide, Louis XI, Goya…
Encyclopédique, vous dis-je. Au fil de ces cent pages, j’ai trouvé quelques formules brèves et heureuses.
« Il est des femmes dont l’âme est une braise. »
« Toujours le commencement retarde sur l’élan. »
J’ai aussi trouvé aussi ces lignes qui me semblent résumer avec une lucidité cruelle la tragique impuissance de cet auteur face à sa graphorrhée.
« Arracher l’œuvre à son propre excès, au remplissage, ce fut le génie de Dürer. Ôter la main du dessin, tel le moment clé de l’art, disait Appelle. Arracher la vie au langage, déraciner l’expérience de la complétude symbolique. Soustraire l’existence à la logorrhée, au baratin, à la circulation sans fin des voix et des préceptes, à la meute, au verbum, au fourrage. »
Leyla McCalla
Extrait de son nouvel album Breaking the thermometer, dont le titre vient de l’expression : « Casser le thermomètre, pour cacher la température. »
Clinique de la dignité. Cynthia Fleury
Cynthia est autant philosophe de thérapeute. Il faut donc comprendre « Clinique » comme une observation directe du sujet – dignité/indignité – par l’analyse étendue et en profondeur de ses manifestations dans différentes situations. Qu’est-ce que la dignité ? Qu’est-ce que l’indignité ? Qui la revendique ? Qui en est dépossédé ? Est-ce que cela se répare ? Où en est-on aujourd’hui ? C’est un sujet brûlant. Le livre est foisonnant et passionnant, mais peut-être d’une lecture un peu plus austère que son livre précédent, l’excellent « Ci-gît l’amer ». Pour ceux qui auraient besoin d’être encouragés : Cynthia chez Augustin Trapenard, à retrouver sur France 5, c’est ICI
Les Rêveurs du Finistère
Divagation interstellaire avec un clin d’œil à Kurt Vonnnegut.
Une nouvelle de science-fiction (?) d’une dizaine de pages Téléchargeable ICI.