Barbara Cassin-2.

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Ce que voit Barbara Cassin :

« Quand on tente de parler ensemble poésie et philosophie, c’est nécessairement avec véhémence, c’est-à-dire sans honte ni surmoi ironique. Pour dénoncer à tous les niveaux, donc avec des mots qui se bousculent, ces portions insupportables de contemporain, implantées et trop bien en place, qui abîment le vert vivace et bel aujourd’hui. Nous vivons derrière des grilles. Ces grilles sont d’abord des grilles de langage. Tout ce qui se fait, de l’école à l’hôpital, de l’accueil à l’innovation et à la création, doit rentrer dans ces grilles pour, tout simplement, exister dans l’évaluation qui définit le monde commun. Le plus effarant est que nous savons que nous en mourons/mourrons, mais que tout se passe comme si nous ne pouvions pas ne pas. La même impuissance double blindée nous englue dans le réchauffement du climat et le désarroi des espèces. Il y va d’un immense effet pervers lié au dévoiement de la performance : non plus énergie mais arrêt sur calcul et pseudo-calculs au moyen d’items techno-scientifiques politiquement asservis. Le ressort en est la toute-puissante définition de la qualité comme propriété émergente de la quantité, qui façonne sur le modèle d’un algorithme à la Google la perception financiarisable du monde, y compris sous couvert de démocratie. Protestation trop globale, protestations trop locales ? On va dans le mur, mais on a allumé les phares. »

Barbara Cassin. Introduction à « Que pensez-vous de ce que vous voyez ? » Quatrième partie de « Ce que peuvent les mots ». Bouquins. 2022.

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